LA BONNE NOUVELLE

COMMUNIQUÉ


Trois-Rivières, le 26 juillet 2010

Le kayakiste Mathieu Roy

« Mathieu avait sept ans quand il s’est assis dans un kayak pour la première fois. On avait essayé plusieurs sports, et ce n’était pas simple. Mais dès qu’il a été sur l’eau, quelque chose s’est passé. Il était dans son élément, ça se voyait. »

On peut voir l’étincelle dans les yeux de la maman dès qu’il est question des performances sportives de son plus jeune fils. Mathieu, c’est Mathieu Roy, un sportif au parcours un peu particulier. Très jeune, il ne ressemblait pas aux autres enfants. Il ne parlait pas, se contentait de pointer, dormait beaucoup plus que la moyenne et semblait parfois complètement déconnecté.  Quelques années plus tard, le diagnostic est finalement arrivé : dysphasie doublée d’une dépression majeure, d’anxiété et d’un trouble obsessif-compulsif.

Enfin, les différences de Mathieu avaient un nom. Plutôt que de s’apitoyer, sa mère Chantal Perrier a choisi de construire l’existence de Mathieu sur cette nouvelle base. Bon an mal an, il a grandi. A progressé dans le système scolaire. Et a fini par se retrouver à l’Académie les Estacades, dans une classe adaptée appelée « classe teach ».
En même temps, le petit garçon a grandi sans jamais arrêter de pagayer. Il s’est aussi joint à une équipe de basket-ball. « Pour moi, c’est très important qu’il pratique aussi un sport d’équipe, qu’il doive interagir avec d’autres. » explique la maman.

Toutefois, un jour arrive un coup de fil de l’école. Complètement démotivé dans ses études, Mathieu passe la majorité du temps à dormir sur son pupitre. Il faut trouver une solution pour que ce jeune homme intelligent puisse continuer à progresser.

C’est à ce moment que Chantale Perrier a eu l’idée de combiner études et sports. En liant ce qui animait Mathieu à ce qui le démotivait, on a réussi à faire une moyenne intéressante. En effet, Mathieu est le seul élève de l’Académie les Estacades qui a le privilège de se joindre, deux jours par semaine, au programme d’élite « sports études  ». Depuis que cette chance lui a été accordée, l’équipe de basket-ball s’est enrichie d’un très bon joueur et le jeune homme a retrouvé un peu d’intérêt au travail scolaire. De plus, la direction de l’école secondaire est fière de citer l’exemple de Mathieu afin de montrer aux autres élèves que tout est possible avec de la volonté. Quoi de mieux pour l’estime !

Mais la vraie passion de Mathieu demeure encore et toujours le kayak. Et ça, sa mère en est très consciente. « Voir Mathieu sur l’eau, c’est une victoire. Quand il rame, il ne se sent pas différent des autres.  Il est où il veut être, tout simplement. »

Il est un athlète discipliné qui s’entraîne été comme hiver.  Il nous prouve que les seules limites qui existent sont celles qu’on se place. Malgré ses difficultés, Mathieu est en route vers les championnats canadiens.
La route vers cette importante compétition a cependant fait émerger une autre difficulté : Mathieu est assez grand et gros, il n’a pas de kayak à sa taille et ne peut donc plus ramer. Mais les kayaks, on ne les donne pas, particulièrement quand ils sont hors standards.

Il fallait donc trouver 5 000$ pour que l’athlète puisse continuer son cheminement. Chantale Perrier ne voyait pas de solution. Elle a donc demandé de l’aide. La fondation Tanguay a répondu présent et Mathieu a pu avoir son kayak. Au moment d’écrire ces lignes, la remise officielle venait tout juste d’avoir lieu. Remise pendant laquelle Mathieu s’est adressé aux médias, grande réussite pour ce jeune homme dysphasique. Souriante, sa mère remarque que « lorsqu’il parle de sa passion, les barrières tombent ».

Publié par : Sophie Gaudreault, ROBSM

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Trois-Rivières, le 26 juillet 2010
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